Gazette de l’année 2019-2020

Lundi 2 mars, à la Bastille ♩♬ avec Thérèse B… Nous empruntâmes le boulevard Richard Lenoir qui se profile très loin avec son large terre-plein central piétonnier agrémenté d’une bonne douzaine de squares formant ainsi une sorte de voie verte. Les marchés s’y installent en semaine. Le boulevard est parsemé d’immeubles haussmanniens avec des inscriptions, des ornements ou des bas-reliefs, des médaillons sur les façades ou des mascarons sur les portes. Sur notre droite, nous traversâmes le jardin Truillot avec son espace partagé, son verger, sa mare de récupération des eaux de pluie, sa fontaine d’eau portant le logo du budget participatif. Son ouverture en 2018 donna un véritable poumon vert à l’arrondissement, le plus densément peuplé de Paris. Situé entre les boulevards Voltaire et Richard Lenoir, il offre une vue imprenable sur la magnifique église Saint-Ambroise dont les deux clochers identiques, de 68 mètres de haut, sont d’une taille pratiquement équivalente à celles des tours de Notre-Dame. L’église fut occupée en mars 1996 par des Africains en situation irrégulière demandant leur régularisation La forte médiatisation de cette occupation et de l’expulsion qui l’a suivie est à l’origine du « mouvement des sans-papiers ». Nous voici de retour sur le boulevard Richard Lenoir dont la  spécificité est d’être le « chapeau » du canal Saint-Martin. C’est après le boulevard Richard Lenoir que le canal Saint Martin retrouve l’air libre au niveau du Square Jules Ferry, au pied de la statue de Jean Descomps : « la Grisette de 1830, vendeuse de roses ». Le terme de grisette désignait autrefois les jeunes Parisiennes issues de la classe ouvrière qui exerçaient de petits métiers, leur nom vient de la couleur de leurs vêtements. « Atmosphère, atmosphère », quai de Jemmapes, la cristallerie Schweitzer, dernière de France dont le cœur du métier est la restauration et la réparation du verre et du cristal, nous ouvrit ses portes : une lieu insolite ! Puis nous traversâmes le canal et nous dirigeâmes vers la rue des Vinaigriers à la découverte de ses nombreuses et belles cours végétalisées. Quelques passages explorés plus loin, nous rejoignîmes la plus belle mairie d’arrondissement de Paris inaugurée par le président Félix Faure en 1896 dans le 10ème. Son escalier intérieur est remarquable. Derrière, au 39 rue du Château d’eau, s’élève la plus petite boutique et maison de Paris d’une largeur de 1,20 mètre, constituée d’une échoppe au rez-de-chaussée et d’une pièce en étage. Puis ce fut la Villa du Lavoir, devenue Cité artisanale, qui accueille des ateliers d’artistes, des  industries créatives et des métiers d’art au cœur du quartier de la Porte Saint-Martin, 70 rue René Boulanger. Etre bien chaussé toute l´année, c´est possible rue Meslay ! A deux pas de la République, Paris accueille une « rue de la pompe » avec une vingtaine de grossistes vendant tous les jours au détail : la rue Meslay mérite bien le surnom d´eldorado de la chaussure! Sur la gauche, nous descendîmes le passage du Pont aux Biches composé d’un escalier d’une quarantaine de marches qui représentent le dénivelé entre l’ancienne muraille de Charles V et le terrain intérieur de la ville. Le talus de la muraille ayant été conservé pour y faire passer les Grands Boulevards, on est alors obligé de descendre pour les quitter. Une fontaine Wallace termine ce passage. Ce fut le moment de découvrir la plus ancienne demeure de Paris qui n’était pas celle de 1644 au 3 rue Volta mais, à deux pas, une autre maison à pans de bois, au 51 rue de Montmorency. Bâtie en 1407 par Nicolas Flamel, cette maison assurait le gite et le couvert gratuitement aux pauvres du quartier pourvu qu’ils prient tous les matins. Rénovée par la Mairie de Paris en 1900 et classée monument historique en 1911, cette maison porte inscrite sur sa façade sa devise d’origine « Nous homes et femes laboureurs demourans ou porche de ceste maison qui fut faite en l’an de grâce mil quatre cens et sept, somes tenus chascun en droit soy dire tous les jours une paternostre et un ave maria en priant Dieu que sa grâce face pardon aus povres pescheurs trespasses, Amen. »  Surpris par quelques ondées et quelques coups de vent qui meurtrirent les baleines de nos parapluies, et, toujours prévoyantes, nous nous rendîmes chez Pep’s au cœur du beau passage de l’Ancre pour vérifier que le réparateur d’ombrelles officiait toujours. Notre randonnée se termina fort tard au forum des Halles après un passage rapide au musée de la poupée, au jardin d’Anne Frank et à Beaubourg.

Notre épopée du lundi 2 mars contée par Mireille : Les ports donnant envie d’évasion, en suivant le Canal Saint-Martin, passage émouvant devant le Bataclan (ancien théâtre Chinois, du  Bâ Ta Clan) sans faire une ….« Gueule d’Atmosphère »… , en passant par l’église St Ambroise , sans avoir pu boire un petit « Picon Bière » , ni entrer dans la plus petite boutique de Paris (trop nombreuses pour cela) … , un coup de balai portugais , un coup d’œil volé à la mairie du 10ème , des passages et des passages, , , ouverts ou fermés, la nuit tombe dans le Passage de l’Ancre où seule la boutique de Pep’s est éclairée . Encore quelques vieilles rues et maisons, et, 4 heures 45 et 8,7 kilomètres plus tard … , la Canopée illuminée des Halles  nous accueille pour un retour, assises, la tête pleine de souvenirs.

Mardi 3 mars, Marie nous proposa une promenade quasi printanière dans les 846 hectares que compte le bois de Boulogne. Notre départ se situa à la station Porte d’Auteuil. Nous longeâmes le jardin des Serres d’Auteuil, le stade Rolland Garros en rénovation avant d’accéder au bois de Boulogne. Quasiment deux hippodromes cohabitent dans le bois de Boulogne : celui d’Auteuil spécialisé dans le saut d’obstacle et celui de Longchamp plus orienté vers les courses de plat. Peu après le Monument aux Fusillés rappelant de bien tristes événements, nous arrivâmes à l’Etang des Réservoirs au-dessus des rochers de la Grande Cascade totalement artificielle. Le kiosque de l’Empereur, sur une île, rend hommage à Napoléon III qui créa les lacs du Bois de Boulogne. Nous revînmes sur nos pas et longeâmes le lac Inférieur avant de traverser les pelouses de la Muette en admirant le sommet de la Tour Eiffel. Un après-midi très ensoleillé !

Ce jeudi 5 mars, avec Sylviane, au départ de la gare de la Défense, nous contournâmes l’Arche et empruntâmes la longue jetée qui nous fit descendre en ligne droite vers le parc urbain André Malraux. Il fut créé par Jacques Sgard dans les années 1970 et porte le nom du ministre qui en décida sa création en lieu et place d’un bidonville aux portes de Paris. Ce parc départemental de 25 hectares ouvert sur la ville encadre un plan d’eau où viennent se nicher de nombreux oiseaux. Nous arpentâmes ses allées bordées de larges pelouses, de massifs arborés et de sous-bois qui rythment ce parc tout en courbes et en collines modelées avec les déblais de La Défense. Au loin, les tours complétaient le décor avec les motifs de nuages ornant leurs façades. Ce fut une balade agréable sous un ciel clément. Nous terminâmes notre parcours près du théâtre des Amandiers.

Lundi 9 mars, de bords de Seine en bords de Seine, par monts et par escaliers, nous rejoignîmes l’avenue du Château à Meudon Une petite maison bien banale attira notre attention. L’architecte Jacques-Emile Lecaron imagina son intérieur avec des escaliers en colimaçon en guise de mât, une immense baie vitrée en forme de voile et une mezzanine en forme de proue en bois qui semble jaillir du mur : chaque élément de décoration rappelle un vaisseau et donc l’opéra de Richard Wagner « Le Vaisseau fantôme » qu’il composa en ce lieu en 1841. Plus haut, nous fîmes une halte à la terrasse de l’observatoire de Meudon qui offre une belle vue sur Paris; passâmes ensuite devant l’observatoire et l’Orangerie avant de rejoindre le musée Rodin qui fut autrefois l’atelier de l’artiste. Nous terminâmes notre périple dans le parc de l’île Saint-Germain avec Thérèse M.

Photos de l’année 2019-2020