Cette page est la vôtre pour partager les bons moments de vos randonnées, se souvenir.
Si vous le souhaitez, Evelyne vous remercie de lui faire parvenir vos écrits surtout lorsqu’elle ne participe pas aux randonnées.
Mardi 1er avril. A Paris, nous explorons le quartier Beaugrenelle et ses immenses tours. Nous voici au pont de Bir-Hakeim, construit entre 1903 et 1905 ; il comporte deux étages superposés, celui du dessous supportant une voie piétonne et une voie routière, celui du dessus une ligne de métro aérien. De 1860, date de la canalisation de la Seine qui permit l’installation d’industries sur ses berges, au début des années 1950, le quartier du Front de Seine est à dominante industrielle. A partir de 1951, la fermeture d’usines et leur destruction libèrent les terrains, dans un contexte de forte extension de la ville de Paris. Beaugrenelle va naître des deux structures qui en découlent : une structure horizontale (la dalle, sur un sol artificiel, isolée de la circulation automobile) et une structure verticale (immeubles et tours). C’était une vision de la ville du futur privilégiant la verticalité et la stratification des fonctions urbaines (habiter, travailler, circuler) en accord avec les projets de modernisation de la capitale. A partir de 1970 et jusqu’au début des années 1980, une vingtaine de tours vont voir le jour avec une grande diversité de formes, de couleurs, de matériaux et de façades. Nombre d’entre elles offrent une vue sur la Tour Eiffel, qui s’élève au nord. Maltraité par le temps, Beaugrenelle a fait l’objet d’une rénovation quasi complète entre 2005 et 2014. Nous déambulons dans les rues et les multiples squares de cet arrondissement. Nous visitons l’église Saint-Christophe-de-Javel. Son architecte Charles-Henri Besnard fit couler industriellement dans des moules ses différents éléments de béton avec tous leurs détails et les assembla sur place : une nouveauté dans la construction architecturale.
Jeudi 3 avril. De l’Etoile au Jardin du Luxembourg, via les quais de Seine, sous un soleil printanier, nous profitons du paysage grandiose ordonné par la Seine. Les Berges de Seine sont classées au patrimoine mondial de l’humanité. Nous nous approprions, le temps de notre randonnée, ce lieu exceptionnel propice pour tous. Notre balade nous permet de voir, ou de revoir, l’église Saint-Germain-des-Prés puis l’église Saint-Sulpice. La magie du beau Jardin du Luxembourg et de sa fontaine Médicis nous invitent à revenir profiter bientôt à nouveau de ces lieux superbes.
Lundi 7 avril. Nous sommes à Auvers sur-Oise pour une grande randonnée pique-nique. Nous passons sur les traces et faisons nôtres les mots de Vincent Van Gogh : « Ici on est assez loin de Paris pour que ce soit la vraie campagne ». Au fil des ruelles pavées, des reproductions de tableaux d’illustres peintres impressionnistes ont été implantées sur les lieux mêmes où ils ont été réalisés pour restituer l’atmosphère de l’Auvers d’antan. Nous atteignons l’église immortalisée par Vincent. Nous nous laissons bercer sur les berges de l’Oise par le clapotis de l’eau. Nous nous inclinons devant la tombe où reposent Vincent Van Gogh et son frère Théo. Nous marchons à travers champ sur des sentiers agréables. Cheminer sur ces sentiers, c’est aussi partir à la découverte des paysages de la campagne alentour, baignée de la lumière si particulière au Vexin qui a inspiré nos grands peintres.
Mardi 8 avril. Notre randonnée nous permet de découvrir la diversité des paysages de Montreuil en reliant les trois grands parcs de la ville. Nous entrons dans le parc Jean Moulin- les Guilands. En 1864, ce site de plus de treize hectares était exploité comme carrière de gypse. En 1921, sous le prétexte d’une grève, son propriétaire y fit cesser toute activité. Cet immense terrain vague devint en 1946 le haut lieu de la compétition mondiale de moto-cross et de stock-car. La ville de Montreuil l’acquit dans les années 1960 puis l’aménagea en parc. Il dispose d’un étang surplombé par une butte et d’une cascadelle de plusieurs dizaines de mètres de dénivelé. Nous continuons notre parcours dans le parc des Beaumonts, une ancienne carrière de gypse dont on tirait le plâtre pour la construction des murs à pêches de la ville. Dès 1930, les galeries souterraines de la carrière furent utilisées par des producteurs de champignons. Dans les années 1960, la ville de Montreuil acheta les terrains puis combla les galeries avant le démarrage de l’aménagement du parc à partir de 1986. Un espace naturel au cœur du parc bénéficie d’une gestion écologique. Cet entretien particulier et ces espaces diversifiés (prairies fleuries, espaces boisés, mares) permettent l’accueil de nombreuses espèces animales et végétales, dont certaines sont rares. Culminant à 110 mètres d’altitude, le parc offre des points de vue remarquables sur le bois de Vincennes et sur Paris (les tours Eiffel, Montparnasse…). Notre troisième parc est le parc Montreau, ouvert au public en 1934, l’un des plus anciens parcs paysagers d’Ile-de-France avec ses trois pièces d’eau, ses essences d’arbres exotiques, ses parterres fleuris et sa roseraie. Montreuil offre finalement plus de verdure que nous ne le pensions.
Jeudi 10 avril. Au cœur du Parc de Sceaux, la fête des cerisiers japonais en fleurs est de retour… Nous nous promenons sous des multitudes de fleurs roses. Cent-quarante-quatre cerisiers du Japon, certains centenaires, nous offrent Hanami qui, au Japon, signifie littéralement « regarder les fleurs ». C’est une véritable tradition au pays du Soleil-Levant, symbole de prospérité, du retour du printemps et du caractère éphémère de toute chose. Nous emplissons nos yeux de cette beauté florale sous un soleil radieux.
Lundi 28 avril. Nous sommes sur le sentier des Gondi au cœur de la plaine de Versailles. Des cerisiers nous laissent déjà deviner leurs fruits. Nous arrivons à Rennemoulin, village qui tire son nom des moulins à eau du ru de Gally qui le traverse d’est en ouest. Un panneau « mendicité interdite en Seine-et-Oise » nous indique ce à quoi nous ne devons pas nous adonner. Un joli lavoir, un pont à voute en berceau, nous voici à la chapelle Saint-Nicolas au bord du ru. Du prieuré Saint-Nicolas, qui était autrefois le cœur du village, il ne subsiste que la chapelle. Celle-ci fut désacralisée en 1793 des suites de la Révolution et sa cloche fondue pour en faire un canon. En 1919, le domaine fut acquis par l’Institut Pasteur pour accueillir des animaux destinés à la recherche médicale et la chapelle servit alors de grange. Sont-ce les derniers habitants que nous voyons ? Non, nous n’avons pas la berlue : de gros lièvres nous offrent un spectacle de sauts dans le champ en face de nous. Nous pique-niquons ici. Puis nous longeons des champs aux couleurs éclatantes, contournons des fermes…. Nous entrons à Bailly, rue du Séquoia : comme cet arbre est haut, majestueux ! A droite, nous gagnons la Grand Rue qui s’est développée au moment de l’installation de Louis XIV à Versailles pour y accueillir les employés du Domaine Royal. Nous regardons le château du XVIème siècle, l’église Saint Sulpice du XIIIème et du XVIIème . Nous pénétrons dans la forêt de Marly-le-Roi et suivons le chemin en lisière pour regagner notre point de départ à Noisy-le-Roi.
Mardi 29 avril. Nous avons décidé de jouer au golf sans balle aujourd’hui. Nous ne voulons pas effrayer les écureuils. Nous nous ressourçons. Les oiseaux chantent, les cueilleurs de muguet surgissent de nulle part. Comme pour les ramasseurs de champignons, il faut savoir garder son coin secret pour les fois prochaines. Des obstacles parsèment notre parcours car les travaux du Tram 13, entre Saint-Germain-en-Laye et Achères-Ville via Poissy sont sur les rails. A terme, les voies seront posées dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye sur l’ancienne voie de la grande ceinture le long de la départementale 190 puis traverseront le centre de Poissy. Nous nous heurtons aux palissades de chantier qui nous invitent à dévier de notre parcours mais nous parvenons à faire le tour du golf qui accueille très peu de participants. Nous retournons à la gare de Poissy, ultime étape de notre randonnée.
Lundi 5 mai. Nous entamons une boucle sur la commune de Neuilly-Plaisance, à partir du RER, jusqu’au Plateau d’Avron et son parc, en passant par la Voie Lamarque, une coulée verte posée sur l’ancienne voie ferrée qui reliait, au dix-neuvième siècle, les carrières de gypse du plateau au point de transbordement sur la Marne. Le Parc des Coteaux d’Avron de Neuilly-Plaisance, que nous atteignons après une petite montée, a été achevé en mai 2022. Il est constitué des anciennes carrières de gypse, remblayé et transformé en biotope. Neuilly-Plaisance se dresse fièrement au-dessus de la Marne. Notre retour plus urbain nous promène dans un bel ensemble architectural. Les rues pentues aux maisons cossues, ornées de façades élégantes s’ouvrant derrière des portails imposants avec leurs décorations sculptées, rehaussées de dorures, ajoutent une touche de luxe et de raffinement à cette ville. Nous gagnons les bords de la Marne où un petit goûter s’impose avant de regagner le RER.
Mardi 6 mai. Nous voici partis, armés de bonnes intentions et d’une carte, à la recherche des fameuses mares de la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Notre objectif est de trouver les deux petites et la mare aux canes. Facile, non ? Eh bien pas tant que ça… Que d’arbres, que de feuillage. Nous nous posons la question existentielle : ce chemin ? cet autre ? La réponse : Aucune idée ou trop ! Nous décidons donc de suivre notre instinct… ou plutôt notre capacité à tourner en rond. Perdus ? Un peu ! Mais non, ce sont dans ces moments-là que l’on découvre les plus belles choses : un arbre singulier, des petites fleurs aux corolles minuscules, une racine bien tordue… Chaque découverte est une victoire. Et puis, miracle ! Après avoir tourné en rond pendant un long moment, nous nous retrouvons face à une mare. Les canards ne sont pas là pour nous accueillir mais un banc est le bienvenu. Un après-midi passé à se perdre, à se retrouver et à admirer la beauté de la nature. Que demander de plus ?