Cette page est la vôtre pour partager les bons moments de vos randonnées, se souvenir.
Si vous le souhaitez, Evelyne vous remercie de lui faire parvenir vos écrits surtout lorsqu’elle ne participe pas aux randonnées.
Lundi 3 novembre. La Défense en Art (caché). Après deux semaines de vacances scolaires, nos randonneurs sortent de leur tanière pour s’engouffrer dans celle de La Défense. Les murs d’extrémités des quais du RER A sont couverts de bas-reliefs en cuivre ou en acier inoxydable (Boréale) et, à l’opposé, de vitraux d’une étonnante symphonie de bleus. Dans la salle d’échange, un torticolis nous permet de découvrir « Rythmes » au-dessus des accès de sorties. Le passage menant au CNIT est méconnaissable : lumières tamisées, enseignes colorées, nouvelles boutiques … Nous sortons de cet antre du shopping vers le spirituel : la maison d’église Notre-Dame de Pentecôte. Redescendant sur terre puis sous terre, l’anamorphose de soixante mètres de long, réduite à cinq mètres, a perdu son effet d’optique. En pente douce vers l’esplanade de La Défense, nous croisons Les Hommes de la Cité, huit sculptures en bronze. Remontant à la lumière, un passage secret nous conduit au discret square Vivaldi où se dresse la Fontaine du dialogue. Ressortant de ce carré clos d’hôtels, nous rencontrons une œuvre à l’encre de Chine de Charles Leval, dit Levalet : « Fly away » et, au-dessus, « Half Hare », imposante fresque d’un lapin conçue par Artur Bordalo avec des matériaux de récupération. Passant près d’une fosse ou reposent des quilles géantes, nous nous recueillons devant le Mémorial des cendres de Napoléon. Passant à travers des bâtiments d’habitation, descendant, tournant … une cascade monumentale nous accueille dans un écrin de verdure, le parc Diderot. Nous remontons le dénivelé de quatorze mètres sans même y penser. Après un parcours bordé de vagues de verdure, nous rejoignons la verticalité à la recherche d’Hercule. Après le contournement de zones de travaux, le buste en mouvement monumental « Hercules in the wind » de l’artiste Léo Caillard apparaît dans toute sa blancheur, derrière une des trois bases du CNIT. Notre groupe s’éparpille au contact du Pouce de César.
Mardi 4 novembre. De la Porte des Lilas à la place de la Nation, nous marchons de parc en parc, de square en square.
Jeudi 6 novembre : une longueur de Seine. Bravant la pluie, le groupe de quatre descend des hauteurs de Saint-Germain-en-Laye au bord de la Seine. La première ligne ferroviaire partait de la place de l’Europe à Paris, terminus en gare du Pecq. Entre 1900 et 1921, un ascenseur permettait de monter du Pecq jusqu’à la Terrasse du Château de Saint-Germain-en-Laye. Les Dames du pont, deux statues monumentales sculptées dans la pierre par René Letourneur, l’une la Seine, l’autre l’Oise, nous accueillent à l’entrée du pont Georges Pompidou. Au bord du fleuve, nous apprenons qu’une piscine d’eau douce de cent mètres de long, à ciel ouvert sur l’Ile aux Dames, a fonctionné jusqu’en 1962. Balade bucolique dans le silence de la nature, les yeux remplis des couleurs automnales se reflétant dans la Seine.
Lundi 10 novembre. Saint-Mandé ou comment marcher pendant neuf kilomètres sur une superficie de 0,92 km² ? Saint-Mandé est l’une des plus petites communes de la région Île de France, à l’origine, un petit hameau de maisons regroupées autour d’une chapelle contenant la relique de l’abbé Saint Maudez. A la Révolution, Saint-Mandé demanda son autonomie administrative et nomma le 30 juin 1790 sa première municipalité. Puis la ville prit son essor en dépit de l’amputation par trois fois d’une importante partie de son territoire au profit du Domaine Royal de Vincennes, puis au profit de Paris, ce qui modifia profondément sa physionomie. Nous déambulons entre hôtels particuliers et immeubles bourgeois qui attirèrent de nombreuses personnalités comme Victor Hugo, Charles Nungesser, René Mouchotte ou Robert Lamoureux. Rue Faidherbe, Alexandre Borgeaud, l’architecte de la ville, construisit la villa la plus étonnante de Saint-Mandé, une réplique revisitée d’une aile du château d’Amboise avec ses fenêtres caractéristiques et ses gargouilles. En bordure du Bois de Vincennes se trouve l’une des anciennes maisons de garde, construite dans les années 1860 pour les personnels chargés de l’aménagement et de l’entretien du bois. Au fronton apparaît le blason de la ville de Paris (un navire sur les flots) et sa devise « Fluctuat nec mergitur ». Nous nous permettons quelques incursions dans le bois limitrophe pour longer le lac Daumesnil puis le lac de Saint-Mandé, le plus petit des plans d’eau du bois de Vincennes, dont c’est le seul lac naturel remodelé et embelli par Alphand au 19ème siècle lors de l’aménagement du bois. Conciliant art de vivre et dynamisme, Saint-Mandé affiche sa vocation sociale en hébergeant des institutions comme l’Hospice Saint-Michel abritant aujourd’hui le SAMU social de Paris, l’Institut du Val-Mandé destiné à l’origine à l’accueil des jeunes aveugles, ou l’Hôpital Bégin d’instruction des armées inauguré en 1858 sous le nom d’Hôpital Militaire de Vincennes, destiné au départ à soigner les blessés et les invalides de la guerre de Crimée que les autres hôpitaux militaires parisiens ne parvenaient plus à accueillir, un triste souvenir pour un de nos randonneurs. Alexandra David-Néel (1868-1969), la célèbre exploratrice, est née à Saint-Mandé : elle fut la première femme occidentale à atteindre Lhassa, capitale du Tibet, en 1924. Le jardin de Saint-Mandé qui porte son nom a été aménagé en 2008 sur une dalle de 3000 m2 recouvrant les voies du RER A sur une centaine de mètres. La fin de notre parcours nous conduit vers l’église Saint-Louis dont l’originalité prime sur la taille. Son architecture est un témoin remarquable du style dit des Arts Décoratifs avec deux paires d’arcs qui se croisent à angle droit et portent l’ensemble de la structure. Sa conception novatrice, son volume intérieur presque cubique évoquent les églises du Moyen-Orient. Son décor s’inspire de l’art byzantin. Une randonnée en zigzag pour optimiser notre parcours architectural saint-mandéen.
Jeudi 13 novembre 2025. Bienvenue à Vincennes et à l’exposition en plein air de photographies d’hôtels de ville du Val-de-Marne. Après étude de ces architectures, décors et vitraux, nous parcourons le cours Marigny récemment recouvert d’un gazon de placage. Cette verdure passée, la forteresse de Vincennes nous apparaît infranchissable. Des barrières entourent les abords en raison de travaux d’aménagement de l’extérieur. Nous suivons le parcours fléché, entrons par la tour des Salves. Les bâtiments récemment rénovés nous éblouissent de leur blancheur. Direction le donjon. Ticket ? Pas de ticket. Résidence royale dès le XIIème siècle, le château devint forteresse au XIVème siècle avec l’édification du donjon sous Charles V. Demi-tour vers la Sainte-Chapelle. Ticket ? Pas de ticket. Toutefois, les portes grandes ouvertes nous permettent de voir les trois grands vitraux restaurés. Demi-tour. Nous passons sous la porte de Vau pour voir à gauche le pavillon de la reine et à droite celui du roi. Une exposition en plein air explique le redéploiement du Service Historique de la Défense vers plusieurs sites en France pour laisser la place à la DGSE. Sortant de cet environnement militaire, nous rejoignons en face le Parc Floral et son installation de l’Odyssée Lumineuse (du 19 novembre 2025 au 11 janvier 2026) : des personnages et des animaux en soie de toutes les couleurs nous saluent au passage. Le jardin des bonzaïs nous attire avant de pénétrer pour de bon dans le bois de Vincennes. Quiétude troublée un temps par un PGVPV, passage à grande vitesse de nombreux pneus de vélo sur la chaussée bitumée. Plus de deux heures après notre départ, nous arrivons au lac de Saint-Mandé. Quand l’Histoire nous est contée, on ne voit pas le temps passer.
Lundi 17 novembre : Nous marchons de La Défense au parc Lagravère en passant par Bois-Colombes. Le quartier de La Défense est principalement bordé de tours, de sièges sociaux et de bureaux. Au milieu de ce paysage moderne, sur l’esplanade, des œuvres d’art animent ce cadre. Le monument principal du quartier est la spectaculaire Grande Arche créée en 1989 par les architectes Johan-Otto Von Spreckelsen et Paul Andreu. Nous quittons ce quartier d’affaires et rejoignons des jardins, des coulées vertes que nous longeons, des zones plus urbaines. En zigzagant d’une ville à l’autre, nous arrivons au Parc départemental Pierre Lagravère situé sur une ancienne île de 25 hectares rattachée à la terre. Ce parc s’étire en longueur et offre ainsi une belle promenade le long de la Seine. En tout, cinq kilomètres d’allées se déroulent en boucle pour les promeneurs et les coureurs. Dédié aux sports et aux loisirs, le parc longe le fleuve entre les ponts de Colombes et de Bezons où nous reprenons le bus.
Mardi 18 novembre : Connu pour le parc Monceau, la Gare Saint-Lazare, ses musées d’Arts décoratifs et ses immeubles majestueux, le huitième arrondissement parisien est l’un des quartiers les plus chics de Paris. Situé au cœur de Paris, il est entouré par le 17ème arrondissement au nord, la Seine ainsi que les 1er et 7ème arrondissements au sud, et le 9ème arrondissement à l’est. On y trouve plusieurs monuments emblématiques de Paris, comme l’Arc de Triomphe, l’Avenue des Champs-Élysées, la Place de la Concorde, le Pont Alexandre III, le Grand Palais, le Petit Palais, ainsi que le Palais de l’Élysée. Aujourd’hui nous n’avons d’yeux que pour ses fontaines publiques qui firent leur apparition dès le XIIIème dans les rues et jardins de Paris. Mais c’est le XIXème siècle qui dota Paris d’une multitude de points d’eau. On en compte aujourd’hui 1200. Bien que n’ayant pas soif en cette belle journée d’automne, nous admirons la fontaine des Ambassadeurs appelée aussi fontaine de Vénus, les fontaines de la Concorde situées de part et d’autre de l’Obélisque et bien d’autres encore.
Jeudi 20 novembre. Émergeant du silence des profondeurs (métro), la Porte Dauphine a mauvaise mine. Le tumulte urbain nous saoule. Mission : traverser la circulation venant de toutes les avenues pour rejoindre le Bois de Boulogne. Les pieds enfin sur terre (feuillue), nous serpentons le long de la rivière. Au loin, une grille ciselée attire notre regard. Nous pénétrons dans le Parc de Bagatelle par la grille de Sèvres. Créés en 1775, le parc et son château ont été construits en soixante-quatre jours à la suite d’un pari entre la reine Marie-Antoinette et son beau-frère le comte d’Artois. Ni fleurs, ni feuilles, mais des arbres tendant leurs bras décharnés vers le ciel, cachant l’architecture de La Défense. Nous faisons le tour d’un étang sage, enjambant les pierres plates sous la cascade au repos. Évitant les laissés-pour-compte des oies bernaches, nous rejoignons une fabrique, une fausse ruine récemment restaurée. Passant devant un kiosque chinois, nous attaquons la montée au belvédère. Les cimes des arbres bouchent le point de vue à 360 degrés. Après la descente, nous admirons l’orangerie garnie des arbustes hivernant. Retour en passant devant la Fondation Louis Vuitton.
Lundi 24 novembre. Randonnée de Port Royal à Cité Universitaire.
Mardi 25 novembre : La place des Ternes est l’un des principaux carrefours du 17ème d’où partent les trois grandes artères qui irriguent l’arrondissement : l’avenue de Wagram, l’avenue des Ternes et le boulevard de Courcelles. Dans l’alignement de l’avenue de Wagram, l’Arc de Triomphe, majestueux, se dresse face à nous. La grande avenue des Ternes, quant à elle, file tout droit vers l’ouest. Au loin, on peut voir les tours de la Défense. Nous nous orientons vers l’est pour rejoindre la place du Châtelet. Une belle randonnée parisienne.
Jeudi 27 novembre : Dix randonneurs, accompagnés par une météo agréable en cette fin du mois de novembre, parcourent les allées forestières de la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Nous levons sans cesse les yeux pour admirer les dernières couleurs de l’automne. Nous sommes dans le royaume du Pic noir. Nous atteignons l’Étoile du Bout du Monde bien repérable grâce à une grande croix d’orientation. Nous pouvons nous en retourner.
Lundi 1er décembre. Après avoir rejoint la Seine, nous rattrapons l’Oise au Pointil, franchissons le pont et suivons la rive droite de la rivière le long de la promenade Ar Zenith. Les indicateurs de crues nous éclairent sur la puissance de la rivière lorsqu’elle est sortie de son lit. Entrés dans Maurecourt, nous découvrons la promenade Berthe Morizot avec ses tableaux dont un certain nombre témoigne des séjours de la peintre dans la commune. Nous grimpons à présent pour rejoindre à travers champs le plateau de l’Hautil, son écurie et le château du Faÿ. Encore quelques mètres de montée et nous nous retrouvons à Chanteloup-les-Vignes. Il est temps de redescendre vers Andrésy. Un point de vue nous invite à découvrir les ponts enjambant la Seine et l’Oise, la plaine d’Achères, la forêt de Saint-Germain-en-Laye, les tours de la Défense… Nous visitons le cimetière d’Andrésy situé à quelques centaines de mètres d’une nécropole mérovingienne découverte à l’occasion du creusement de la tranchée du chemin de fer, l’église Saint-Germain-de-Paris, de jolies maisons de village aux façades colorées avant d’atteindre la rive de la Seine. En face, l’île Nancy nous dévoile sa crèche. Nous jetons un œil à l’Hôtel de ville, à la villa Moussel, à la magnifique villa Louis XIII construite vers 1880 et agrandie après 1910 pour la famille Bardou, quincailliers à Paris, à la maison « Rêve cottage » et à son pavillon polygonal chinois qui proviendrait de l’Exposition universelle de 1900. Notre boucle alliant bords de rivières, champs, bois, montées, descentes nous ramène à la station de RER Conflans-Fin d’Oise.